Le Camp du Drap d'Or
Le Camp du Drap d'Or
La Poste célébre le camp du drap d'or
Les 3, 4 et 5 juin 2016
Chapelle des Carmes
Place d'Armes
Ardres
Les grandes heures de l'histoire de France
Dessiné et gravé par Louis Boursier
Entrevue de François Ier et de Henri VIII entre Ardres et Guines,
appelé le Camp du drap d'or. L'empereur, qui craignait les
effets de cette entrevue, avait cru devoir la prévenir, s'il ne
pouvait la rompre : comme il allait par mer se faire couronner
en Allemagne, il passa par Douvres, et s'assura qu'il ne se traiterait
rien entre les deux rois de contraire à ses intérets. En effet,
l'entrevue se passa en fetes, et les affaires politiques y eurent
peu de part. Une rivalité inévitable devait éclater entre François Ier
et Charles-Quint, depuis le choix des électeurs avait mis sur la tete
du dernier la couronne impériale. Cependant l'un et l'autre, dans
l'attente de la lutte qui allait s'ouvrir, s'efforçaient de gagner
l'alliance du roi d'Angleterre."Qui je défends est maitre", disait
Henri VIII ; et les empressements des deux monarques rivaux
témoignaient combien il y avait de vérité dans cette orgueilleuse
devise qu'il avait inscrite dans ses armes. Une rivalité inévitable
devait éclater entre François Ier et Charles-Quint, depuis que le
choix des électeurs avait mis sur la téte du dernier la couronne
impériale. Cependant l'un et l'autre, dans l'attente de la lutte
qui allait s'ouvrir, s'efforçaient de gagner l'alliance du roi
d'Angleterre. "Qui je défends est maitre ", disait Henri VIII ;
et les empressements des deux monarques rivaux témoignaient
combien il y avait de vérité dans cette orgueilleuse devise qu'il
avait inscrite dans ses armes.
François Ier se flatta qu'il lui suffirait d'une entrevue avec le
roi d'Angleterre pour en faire son ami. Mais, dans son imprudence
chevaleresque, il n'imagina rien de mieux pour le gagner à ses
intérets que de rivaliser avec lui de magnificence. Alors eut lieu
entre les deux petites villes d'Ardres et de Guines cette célèbre
entrevue du Camp du drap d'or. "Avoit fait le roi de France, dit
le maréchal de Fleuranges dans ses Mémoires, les plus belles
tentes qui furent jamais vues et le plus grand nombre, et les
principales étoient de drap d'or frisé dedans et dehors, tant
chambres que salles et galeries, et tout plein d'autres draps
d'or ras et toiles d'or et d'argent. Et avoit dessus lesdites tentes
force devises et pommes d'or, et quand elles étoient tendues au
soleil il les faisoit beau voir. Et y avoit sur celle du roi un saint
michel tout d'or, afin qu'elle fut cognue entre les autres, mais il
étoit tout creux."
Les deux monarques se rencontrèrent à cheval, et s'embrassèrent
le lundi 7 juin, jour de la Fete-Dieu. Le cérémonial de cette
première rencontre avait été réglé tout entier par une convention
diplomatique, suivant les lois d'une sévère étiquette, et de manière
à donner des garanties égales à la dignité et à la sureté des deux
monarques. Mais dès le lendemain matin, le roi de France, qui
n'était pas homme soupçonneux, alla faire visite à Henri VIII, à
Guines, sans etre attendu, l'éveilla lui-meme et l'aida à s'habiller.
Henri lui rendit confiance pour confiance, les deux cours se
melèrent, et trois semaines se passèrent en fetes et en réjouissances.
"Les deux rois, raconte Martin du Bellay, laissant négocier les affaires
à ceux de leur conseil, par douze ou quinze jours courrent l'un contre
l'autre, et si trouva audit tournoi grand nombre de bons hommes
d'armes, ainsi que vous pouvez estimer; car il est à présumer qu'ils
n'amenèrent pas des pires... Je ne m'arreterai à dire les grands
triomphes et festins qui se firent là, ni la grande dépense superflue,
car il ne se peut estimer : tellement que plusieurs y portèrent leurs
moulins, leurs forets et leurs prés sur leur épaules."
Charles-Quint trouva un moyen plus habile de s'assurer l'alliance
de Henri VIII ; il flatta son orgueil en l'allant lui-meme visiter en
Angleterre, et il fit briller aux yeux du cardinal Wolsey l'espoir
de la tiare. François Ier s'était, depuis longtemps, étudié à gagner
par des présents le cardinal Wolsey, premier ministre et confident
de Henri VIII ; mais il ne soupçonnait pas que l'avide prélat tendait
la main en meme temps à Charles-Quint. Les pensions, les rouleaux
d'or, les bénéfices ecclésiastiques ne suffisaient plus à le satisfaire : il
s'était bercé d'espoir de monter sur le trone pontifical, il songeait
aux votes dont il pourrait s'assurer pour le conclave futur ; et dans
cette occurrence, l'appui de l'empereur lui paraissait devoir etre
plus puissant que celui du roi de France. Cette partialité se manifesta
dès l'année suivante, en 1521, lorsque les deux monarques recoururent
à la médiation du roi d'Angleterre.
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