Jacques Combet
1920-1993
Jacques Combet, né le 13 Novembre 1920 à Nimes, Gard,
Il se retrouve à Paris quand ses parents, Georges Combet et Marie-
Louise Rousset, s'installent dans la capitale. Jacques Combet y
poursuit ses études, notamment aux Beaux Arts mais aussi dans l
'atelier de gravure en taille douce de l'Ecole Etiennes, spécialisée
dans les métiers du livre, école de la ville de Paris qui forme ses
élèves aux métiers artistiques du livre. Il réussit le concours et étudie
la gravure en taille-douce. Ses professeurs sont MM. Pierre Mercier
qui lui enseigne l’art de la “Lettre” et Raoul Serres l’art de la
“Vignette”. Tous deux sont biens connus dans les milieux philatéliques.
Pendant quatre ans, les cours de dessin (dessin d’art, dessin décoratif,
dessin calligraphique), le maniement du burin, les cours d'histoire de
l'art et aux cours généraux. Comme le veut la tradition de l’école, il
passe en revue, semaine après semaine, les autres métiers ayant un
rapport avec “Le Livre” et l’art : gravure en relief, dorure, reliure,
dessin et gravure lithographique, typographie, linotypie, photographie,
photogravure, impression... Sous les observations et les conseils de ses
maîtres d’atelier, il apprend son métier de jour en jour..
Il poursuit ensuite son apprentissage chez Maître Vavasseur, graveur
cartographe, rue mazarine dans le 6ème arrondissement de Paris. Il
grave alors de nombreuses cartes des fonds marins pour le Ministère
de la Marine. Passent les années de guerre (1939-1945), Jacques
Combet reprend l'activité de son Maître Monsieur Vavasseur. Il se
met alors au service de l'art et plus particulièrement de la gravure et
de la création de timbres postaux.
En 1950, M. Albert Decaris lui propose de graver l’entourage de son
timbre sur la poste aéronautique, un cartouche aux arabesques
harmonieuses et aux détails compliqués.
M. Decaris fut satisfait et demanda à ce que Jacques Combet signe
avec lui le poinçon. Il déclare alors : “C’est un graveur remarquable,
connaissant à fond son métier, et il est agréable pour nous, qui
sommes déjà avancés dans la carrière, de voir qu’un jeune continue
cette tradition de science et de conscience qui a toujours caractérisé
l’école de gravure française.”
M. Serre lui confie en 1951, en accord avec les services philatéliques
de la poste, la gravure de sa maquette sur la vignette “2 francs” de
la série Année Sainte de Monaco. Il faut attendre 1958 pour voir son
premier timbre réalisé seul, dessin et gravure, pour le “35 francs”
Berthollet et la série des villes sinistrées : Maubeuge, Sète, Saint-Dié,
Le Havre. Ces quatre timbres qui représentent des villes reconstruites
sont dessinés dans un esprit résolument moderne s’appuyant sur les
lignes droites et graphiques de l’architecture de cette époque. Les
couleurs employées, vives, mettent en valeur ces lignes. Le style, sa
hardiesse dans le trait et la couleur séduisent le public et les philatélistes.
Le maire de Maubeuge déclare, après avoir vu la maquette qui célébrait
la reconstruction de sa ville : ”Vous avez bien compris ce qu’était
Maubeuge, le respect de la Vieille Porte, les constructions nouvelles,
la grande tour-église, quelques fleurs et un fond de cheminées... que
l’on distingue quand même. Je me réjouis que, pour vos débuts, vous
fassiez la série des villes sinistrées. Votre nom s’inscrira ainsi pour l’avenir
et ce sera Maubeuge un peu votre piédestal.”
Vient ensuite Le poinçon sur Mr Bertholet puis il s’en suit alors plus de
1 300 timbres qu’il dessine et grave, ou grave seulement, sur des thèmes
d’autres artistes.
Il déclarera plus tard au journal Le Monde des Philatélistes: “Ah oui,
Berthollet dans la série des savants... il n’était pas si joli, je dois le
reconnaître, quand je vois ce que je fais maintenant... Techniquement
parlant, il était affreux, il est affreux...” Il sera sollicité pour dessiner,
graver des sujets divers pour les Postes : des portraits de personnages
célèbres, des illustrations sur les villes, des paysages, sans compter les
animaux dont un lui tient à cœur : “Justement, j’ai fait “mon” chien, mon
Briard qui est mort à présent, je l’ai fait pour Monaco". Il déclare aussi,
à la question quel timbre souhaiteriez vous faire ? “la nature, dans la nature
il y a beaucoup de sujets. Il en est certains qui me plairaient beaucoup. ”
Il n’hésite pas à mettre son talent de graveur au service d’artistes voulant
éditer des livres imprimés en taille-douce : Dali, Léonor Fini, Bellmer,
Fujita.. Il confiait à un journaliste: “J’ai gravé pas mal de Léonor Fini,
quelques Dali... Le plus important, je pense, c’est Fujita. Il y avait
vingt-sept planches de gravure à exécuter, et donc, j’ai fait vingt-sept
gravures d’après des calques tout à fait élaborés de M. Fujita. Il avait
trouvé lespremières planches excellentes, alors j’en ai profité pour me
donner à fond... avec l’accord de celui-ci, afin d'optimiser les contraintes
du burin." Quelques années plus tard, il illustrera un document
philatélique sur les Jeux d’Hiver au Japon en s’inspirant de Fujita.
Il déclare à un journaliste : “J’ai travaillé pour Madame Léonor Fini...
elle était très attachée au détail. Il fallait que ce soit exactement son
dessin. C’est un autre travail, là c’est du burin, mais beaucoup plus fin,
beaucoup plus joli. Le travail de Léonor Fini est tellement fin et délicat
que c’est extrêmement difficile.”
En 2003, la Société Philatélique de Mennecy met en valeur ses œuvres.
Cette exposition s’est déroulée au Parc de Villeroy du 24 janvier au 1er
février 2004. Annoncée depuis le 28 octobre par une flamme
philatélique mise en place par la Poste de Mennecy et dessinée par son
fils Alain Combet, on put y voir la collections des timbres qu'il avait
gravé ou dessiné et des spécimens de billets de banque qu'il gravait
pour la banque de France, pour de nombreux pays du monde comme
l’Algérie ou la Tunisie, les Territoires et Départements d’Outre-Mer.
Il est décédé le 14 juillet 1993.
Commentaires
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- 1. KLOTZ Le 06/05/2009
Bonjour,
petite rectification : COMBET (et non pas comme en marge COMBERT) est décédé le 14 juillet 1993 (http://fr.wikipedia.org/wiki/Jacques_Combet). Il a créé le logo de cette exposition en plus de la gravure du timbre des TAAF PA71.
Puis-je utiliser certains de vos commentaires pour étayer ma présentation sur PhilexFrance 82 ?
D'avance merci,
Rémi
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